Autisme radical, création neurodéviante

Manifeste neuro-anarchiste

Pour une insoumission cognitive et la libération des différences neurologiques

I. Contre l’ordre normalisateur

« La norme est l’instrument d’un pouvoir qui veut produire des corps dociles et des esprits utiles. »
— Michel Foucault, Surveiller et punir (1975)

La société capitaliste et étatique repose sur une fiction : celle de la possibilité de l'existence d'un individu « normal », qu'elle définit par sa productivité, son adaptabilité, son efficacité. Tout ce qui déborde des cadres neuronormatifs — autisme, TDAH, dyslexie, hypersensibilités, psychoses, etc. — est réduit au statut de « trouble ».

Le neurodivergent est donc d’abord une cible politique : il révèle comment l’ordre social utilise la médecine, la psychologie et l’éducation comme outils disciplinaires.

II. La neurodiversité comme mouvement

« La neurodiversité est au cerveau ce que la biodiversité est à la nature. »
— Judy Singer, thèse de sociologie (1998)

La neurodiversité affirme qu’il n’existe pas un seul mode « correct » de penser ou de percevoir ; que les tentatives d’éradication ou de correction des différences cognitives sont comparables à un écocide.

« La pathologisation de la neurodivergence n’est pas une vérité médicale, mais une stratégie de pouvoir pour protéger les normes dominantes. »
— Nick Walker, Neuroqueer Heresies (2021)

La neurodiversité est un mouvement d’auto-affirmation politique, pas une revendication médicale.

III. L’anarchisme comme horizon

« L’entraide est une loi de la nature aussi essentielle que la lutte pour l’existence. »
— Pierre Kropotkine, L’Entraide (1902)
« La véritable liberté, c’est de vivre pleinement selon sa propre nature. »
— Emma Goldman, Anarchism and Other Essays (1910)

L’anarchisme refuse toutes les hiérarchies : État, capital, patriarcat — mais aussi dictature de la norme cognitive. Il propose une société fondée sur l’autonomie des individus, l’horizontalité des structures et l’entraide comme principe vital.

IV. Vers un neuro-anarchisme

En articulant Foucault, Singer et Kropotkine, nous affirmons :

  1. Que la normalisation est une technologie de pouvoir.
  2. Que la neurodiversité révèle l’arbitraire de ces normes.
  3. Que l’anarchisme donne les outils politiques pour les abattre.

Le neuro-anarchisme est donc un arsenal idéologique contre la médicalisation forcée, le productivisme capitaliste, la normalisation scolaire et toutes les hiérarchies qui étouffent la multiplicité des vies.

V. Insoumission cognitive

« Nothing about us without us. »
— James Charlton, Nothing About Us Without Us (1998)

Nous appelons à l’insoumission cognitive face aux institutions qui veulent nous soigner, nous adapter, nous corriger ; à la construction de communautés inclusives d’entraide radicale ; à la réappropriation de nos singularités comme puissance collective.

VI. Stratégies de lutte : insoumission cognitive en actes

1. Désarmer les institutions normalisatrices

2. Construire des contre-pouvoirs communautaires

3. Hacker les savoirs dominants

VII. Modes d’organisation

VIII. Formes d’action directe

IX. Horizons

Le neuro-anarchisme est à la fois critique et construction : critique radicale des institutions qui fabriquent le « normal » ; construction de mondes où la pluralité cognitive est célébrée comme moteur d’émancipation collective.

« La liberté ne consiste pas à être semblable, mais à être multiple ensemble. »
— Inspiré d’Emma Goldman

Bibliographie militante